L'Argus 26/09/2014
Intempéries de Septembre
Les pluies orageuses qui ont frappé plusieurs départements de la région Languedoc-Roussillon entre le 18 et le 20 septembre ont causé d’impressionnants dégâts dans plusieurs communes. Sur le terrain, les assureurs, agents généraux et experts dressent un premier bilan.
Après les intempéries qui ont touché le Languedoc-Roussillon au cours de la semaine du 15 septembre 2014, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a annoncé que l’état de catastrophe naturelle a été décrété pour 73 communes des départements du Gard, de l’Aveyron et de l’Hérault. Des demandes émanant d’autres municipalités seront examinées prochainement.
Cet événement climatique a causé la mort de cinq personnes et fait de nombreux dégâts. La Fédération des sociétés d’expertise (FSE) recensait il y a quelques jours plus de 1 200 missions portant sur des dommages aux bâtiments, principalement dans le Gard et dans l’Hérault.
«La plupart des dossiers concernent des résidences ainsi que quelques commerces, locaux commerciaux et grandes surfaces», précise Jean-Vincent Raymondis, de la FSE. Les dommages les plus importants sont liés aux inondations, mais la FSE fait également état de dégâts suite à des infiltrations d’eau par les toitures ou les fenêtres. Pour gérer l’afflux de dossiers, les sociétés d’expertise ont renforcé leurs cellules d’accueil téléphonique et organisé la venue d’experts des régions limitrophes.
UNE AGENCE AXA TRÈS MOBILISÉE À LAMALOU-LES-BAINS
Dans l’Hérault, la commune de Lamalou-les-Bains a été particulièrement touchée. La crue provoquée par la rupture d’un embâcle – un barrage qui s’était formé avec l’accumulation de débris et de végétaux – a dévasté un camping et causé la mort de quatre personnes. La mairie fait état de plus de 350 véhicules et 70 camping-cars sinistrés, de près de 200 logements et bâtis endommagés et d’une trentaine de locaux de commerçants ou d’artisans touchés.
Depuis le 18 septembre, les associés de l’agence Axa située dans la station thermale comptabilisent près de 200 dossiers. «Nous nous sommes rendus, dès le 18 septembre, auprès des assurés les plus touchés pour leur donner les premières consignes et leur apporter notre soutien, certaines personnes ont été très choquées», explique Géraldine Burgat, une des trois associés. «Nous avons obtenu du renfort de la compagnie, les experts ont été mandatés rapidement, nous les accompagnons lors des visites, nous tenons à être présents auprès des clients pour les rassurer», ajoute-t-il.
NOMBREUX BÂTIMENTS INONDÉS À ALÈS ET AUX ENVIRONS
Dans l’Hérault comme dans Gard, les correspondants du Centre de documentation et d’information de l’assurance (CDIA), qui dépend de la FFSA, ont pris contact avec les préfectures et mairies pour renseigner les particuliers et les entreprises.
A Alès, les affluents du Gardon ont débordé suite à deux épisodes orageux. Le nord de la ville et les communes alentour ont été les plus touchées. A Saint-Martin-de-Valgagues, le niveau a dépassé les 50 cm dans plus de 300 maisons. «Dans tout le nord de l’agglomération, de nombreuses habitations ont été inondées ainsi que des commerces, mais il y a eu aussi des dommages causés par des infiltrations d’eau ou des impacts de foudre», observe Dominique Guiton, agent MMA à Alès, nommé récemment correspondant CDIA.
Cet épisode cévenol, habituel a cette période de l’année, a causé des dégâts parfois importants et très localisés, «mais cela reste sans commune mesure avec ce que nous avons connu en 2002», observe l’agent. Les travaux de nettoyage des cours d’eau et d’entretien des systèmes d’évacuation d’eau entrepris après cette catastrophe ont, semble-t-il, permis de limiter les débordements et les dégâts, selon lui.
DES CELLULES D'URGENCE ACTIVÉES
Dès la survenance de ce nouvel épisode climatique, les assureurs ont mobilisé leurs équipes. Ainsi, à la Macif, à partir du vendredi 19 septembre, la plate-forme téléphonique Macitel a ouvert une ligne spéciale pour les victimes des intempéries. Pour l’ensemble des événements qui se sont déroulés du 15 au 20 septembre, principalement dans les départements du Gard (30), de l’Hérault (34) et du Var (83), la mutuelle recensait un peu plus de 1 000 déclarations. La Maif, qui a activé sa cellule Pégase dès lundi
22 septembre, comptabilisait, au 24 septembre, près de 3 366 dossiers pour 3 486 risques.
De son côté, Allianz France a fait intervenir son unité mobile pour la première fois. Le camion destiné à accueillir les assurés et à dépanner les agents a fait étape à Alès, le 24 septembre. Agent récemment nommé, Olivier Aurel n’a heureusement pas eu besoin de cet appui logistique pour accompagner ses clients et traiter leur dossier (une quarantaine). «Mais si j’avais eu à gérer des cas complexes ou si le Gardon avait débordé et inondé l’agence, cette unité mobile m’aurait sans doute été utile : j’aurais pu y accueillir des clients, bénéficier de l’aide de gestionnaires et me connecter aux outils de la compagnie», explique l’agent qui a profité de l’occasion pour visiter et tester le camion aménagé aux couleurs de l’assureur.